Ici et ailleurs

Samedi 9 février 2013

Grand envol pour Guangzhou (Canton). Nous savons que nous en avons pour douze heures de vol dans un premier temps, puis une petite attente de quatre heures avant de reprendre l'avion pour une heure et demi pour Guiyang. Bref nous devons arriver le lendemain à 12h, heure locale (7heures de décalage en plus).

Ce que nous n'avions pas prévu c'est qu'il neigerait sur Paris le jour du départ, que comme d'habitude cela provoquerait des temps de retard puisqu'il fallait attendre le...dégel, de l'avion bien entendu !

Je ne vous raconterai pas les heures de vol, c'est long, infiniment long.

Bref à 7h du matin nous posons à Guangzhou. Le dernier repas dans l'avion étant déjà loin nous retrouvons notre première soupe de nouilles chinoise avec plaisir, tout en sachant que dans 15 jours nous ne pourrons plus les voir !

Arrivée à Guiyang à midi, sans problème, à l'hôtel que nous avions réservé par Internet.

Ce que nous n'avions pas réalisé non plus c'est que comme nous étions au nouvel an chinois,
tout, mais absolument tout serait fermé pour une semaine. La vie s'arrête en Chine à cette époque, chacun fêtant l'évènement avec force repas et pétards en famille pendant 8 jours.

Impossible donc par exemple d'avoir un petit déjeuner à l'hôtel car les employés sont
en vacances.

Dans un premier temps de toute façon nous ne pensons qu'à dormir mais le soir venu la faim
se fait sentir. Nous savons qu'il y a toujours quelque part dans une ville chinoise un marché de nuit avec tout ce qu'il faut...Un coup de taxi nous y emmène. Première reprise avec la vie. Guiyang est une grande ville dans laquelle se côtoient comme bien souvent deux mondes : le monde moderne en pleine évolution et construction,avec son gigantisme tournant parfois à la folie, mais dont l'envers révèle parfois une réalité bien moins belle, et le monde des « petits », tous les habitants qui tiennent encore les stands des marchés, exécutent mille tâches dans l'ombre
...Splendeur et misère, luxe et pauvreté.

Splendeur.........                                                   l'envers du décor

 petit marché de nuit à Guiyang.

En rien de temps nous trouvons notre bonheur et nous attablons devant une fricassée de viande et de légumes, concoctée sous nos yeux, avec bien sûr le traditionnel bol de riz.

Demain sera un autre jour!

Lundi 11 février : en route vers les Monts de la Lune.

Nous récupérons voiture et chauffeur devant notre hôtel. Voiture neuve et confortable, chauffeur parlant anglais, tout va bien. Reste à parcourir les 300km qui nous séparent des monts de la lune. Par l'autoroute c'est l'affaire de quelques heures. Autoroute à l'échelle chinoise avec des infrastructures inimaginables chez nous. Sur 300km on doit compter à peu près 200 km de tunnels et le reste en  viaducs! Il faut dire que très vite nous avons retrouvé les fameuses montagnes aux sommets arrondis si caractéristiques de cette région. Sur les bords cheminent parfois quelques Miaos ou Dongs venus de la montagne... A midi nous quittons l'autoroute.Il fait froid, il bruine. Petit arrêt sur un trottoir pour manger quelques raviolis sur un stand . Peut-être un petit frémissement lorsque d'un coup de pied élégant et puissant notre voisin envoie voler au milieu de la route un superbe rat qui essayait de se faufiler entre nos jambes. C'est cela aussi la Chine : ors et ordures! 

Quelques raviolis sur le bord de la route...

La montée dans les monts de la lune commence sur une route en terre un peu cahoteuse, épousant au plus près le flanc des montagnes et donnant une vue fantastiques sur les apics que nous longeons. Notre chauffeur s'avère d'une prudence remarquable. Très vite nous repérons les premiers villages miaos sur les versants, surplombant les rizières en terrasses dont les reflets glacés scintillent sous un ciel bien bas...

D'un chemin surgit soudain une file de femmes en costumes. Nous ne pouvons manquer de nous arrêter. Chignons enroulés, bijou d'argent sur l'oreille, jupe plissée et brodée, enfant dans le porte-bébé sur le dos, nous les retrouvons...

Une réunion "festive" se tient dans une maison en contrebas, nous y allons avec elles. A l'intérieur une bonne cinquantaine d'hommes et de femmes "festoient" joyeusement et nous invitent à partager leur repas. Nous goûtons un peu aux plats mais surtout prenons maintes photos...

Impossible de rester, il nous restait encore un peu de route et vues les conditions...

Pas de regret lorsque peu à peu s'élargirent les montagnes pour nous permettre d'apercevoir le plus somptueux paysage que nous ayions vu : aussi loin que nous pouvions regarder (malheureusement nous étions dans les nuages) les terrasses des rizières s'étalaient, vivant témoignages de siècles du travail des hommes devant lequel nous étions admiratifs; Les nuages escaladaient les rochers, donnant à l'ensemble un aspect un peu irrél, c'était fabuleux...

Nous étions dans les nuages. Le soir nous amena dans la pluie et le froid à un village où nous avons dormi chez l'habitant. Chambre propre et sommaire, mais surtout glaciale! Il paraît que la semaine dernière il faisait 23°, dommage! Nous avions environ 5° y compris dans la chambre...Avec le décalage horaire toujours mal digéré ce fut une nuit presque blanche. Vers 4h les premiers coqs commencèrent à chanter. Une autre journée allait commencer.