Ici et ailleurs

Mardi 19 février

Depuis que nous avions lu le livre « dans les monts de la lune » nous rêvions de les rencontrer et c'est pour aujourd'hui. Nous allons enfin voir les Miaos à longues cornes au village de Suago, près de Guiyang.

Comme d'habitude le voyage commence par une route impossible. Nous sommes toujours soufflés par le délabrement des routes, qu'elles soient principales ou secondaires.

 Hors les autoroutes c'est une horreur et dès que nous nous dirigeons vers un petit village nous nous retrouvons très vite sur la terre et malheureusement compte-tenu du temps dans la boue.
Seul le paysage permet d'oublier un peu ce cauchemar. 

Une fois de plus la foule qui marche sur le bord de la route nous guide sans hésitation vers
le lieu de la fête. Sous nos yeux c'est un spectacle extraordinaire : « elles » sont là ! Nos miaos
à grandes cornes, avec leur magnifique costume brodé dans les tons oranges et surtout leur coiffe exceptionnelle : immense croissant de bois sur lequel est enroulé tout un énorme écheveau de coton noir, savamment arrangé autour des cornes du croissant et maintenu par des liens blancs.

Nous ne nous lassons pas de les regarder. Il y en a de toutes les tailles, même les garçons ont revêtu leur plus bel habit. Les porte-bébés eux aussi sont superbes.

Toutes ces couleurs forment sur les versants de la montagne surplombant le lieu du spectacle une multitude chatoyante et bigarrée, c'est presque féérique !

Une fois encore nous aussi  faisons sensation et sommes obligés de nous laissés photographier
par tous les jeunes spectateurs (ne vous posez pas de question : ils ont tous un smartphone!!!).

Certaines femmes, plus âgées, ont un costume un peu différent, dans les prune, et leurs
cornes sont plus discrètes.

Les hommes plus âgés sont aussi là, fumant leur pipe...

 Enfin deux jeunes filles, venues d'un autre village et faisant partie sans doute d'une autre minorité, attirent les regards par leur beauté.

Le spectacle ne commençant que vers deux heures nous partons comme à l'accoutumée dans le village voisin, bien sûr nous finissons par trouver un habitant compréhensif qui nous invite à manger...

Nous repartons nous mêler aux spectateurs, jeunes et vieux pour goûter le début du festival :
une ronde s'organise autour d'un immense pin planté là, après les traditionnels pétards.

Les chants sont différents de ceux déjà entendus les jours précédents, plus graves, plus
rauques. Les danses sont lentes, empreintes elles aussi de gravité.
Les filles tournent lentement autour des garçons, s'agenouillant parfois.

Le problème vient d'un groupe de touristes chinois venus de Hong Kong, avec d'énormes
objectifs, qui gâchent le spectacle en occupant littéralement l'espace sans aucune gêne, venant se placer au milieu des danseurs, braquant leurs appareils sous leurs nez. On ne voit plus qu'eux !

C'est un peu dégoûtés que nous prenons le chemin du retour...toujours aussi mauvais, en
direction d'Anshun.