Ici et ailleurs

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Plus près du ciel...

Jeudi 4 juin : d'Eghenadzor à Dilidjian

 

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Il serait dommage que nous quittions Eghenadzor sans que je vous présente la maison de nos hôtes : comme d'habitude au bord d'un chemin en terre ( bien que la ville soit importante mais nous étions en « banlieue », avec son portail gris, ses différents étages et ses terrasses ombragées et le jardin parcouru d'allées couvertes de treilles ou de rosiers. La vue était magnifique.

 

 

D'autres vues, encore plus belles nous attendaient sur la route du col de Selim(2400m) qui devait nous permettre d'atteindre le lac de Sevan, « perle bleue » de l'Arménie.

Toujours sur le trajet de la route de la soie – qui s'est beaucoup améliorée – nous montons au milieu de prairies immenses bordées de sommets parfois impressionnants et l'on devine des canyons vertigineux. Le Colorado en plus vert !

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Du sommet la vue est saisissante. Un antique caravansérail nous rappelle que nombreux furent les hommes et les bêtes qui peinèrent sur ces chemins, heureux de trouver un véritable hâvre de paix et de fraîcheur en ces lieux.

 

 

Toute une famille d'arméniens s'est installée à côté et prend son petit déjeuner. Devinez...nous revoilà à manger tomates, concombre, fromage etc. En discutant il s'avère qu'il s'agit d'une arménienne et son mari qui ont émigré il y a 20 ans à Los Angeles et reviennent régulièrement voir la famille restée sur place. Pour une fois nous pouvons converser facilement !

 

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Toujours difficile de dire au revoir mais le lac Sevan nous attend. Pourtant sur la descente nous ne pouvons nous empêcher de bifurquer sur un chemin qui nous mène cahin-caha au milieu d'un groupe de 3 maisons séparées par des murets surmontés de blocs de bouse séchée, maisons où semblent vivre mélangés bêtes et hommes.

 

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Nous ne croyons pas si bien dire. Dès notre descente de voiture nous sommes invités à pénétrer dans une demeure.

Je pense que les photos qui suivent me dispensent de toute description ou commentaire.

 

 

La femme se précipite pour nettoyer la nappe, chasse quelques poules et poussins de la pièce, écarte le veau et sa mère de la porte et nous voilà installés. Il paraît qu'il ne faut jamais refuser ce qu'on vous offre en Arménie. Dans la pièce une machine rudimentaire sépare le lait juste tiré en crème et petit lait. Deux assiettes de crème fraîche et du pain, accompagnés de café arménien (auquel nous avons pris goût et qu'il ne faut surtout pas appeler café turc) nous sont présentés. Nous remercions et nous exécutons, un peu inquiets pour notre digestion future. Je vous rassure, tout s'est très bien passé...

Une fois de plus les arméniens nous montrent que l'hospitalité n'est pas un vain mot et que le don sans demande en retour existe encore, juste le plaisir de la rencontre pour les uns comme pour les autres…Nous repartons profondément troublés par les conditions de vie que nous avons vues, même si par la suite nous avons appris que ces maisons n'étaient occupées que de mai à octobre, le temps de « l'estive » en quelque sorte.

Il fallait bien continuer. La descente vers le lac Sevan est aussi belle que la montée. Une petite église entourée de khatchkars (croix arméniennes) retient notre attention, d'autant que la vue sur le lac est grandiose.

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 Un rassemblement de voitures sur une petite colline nous attire comme un aimant. Notre 4x4 nous y conduit vaillamment. Une dizaine d'hommes viennent visiblement de planter une khatchkar en pierre toute neuve et se restaurent autour d'une grande table. Ce sera pour nous l'occasion de déguster le poisson du lac avec, devinez ? Et oui concombre, fromage, tomates.

 

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Un arrêt au cimetière de Nuratus était conseillé. Nous n'y avons pas manqué. C'est la plus extraordinaire « collection » de khatchkars existant dans le pays, depuis le moyen-âge jusqu'à nos jours. Quelques vieilles femmes sont là, essayant de vendre du tricot maison. Il faut dire que le tourisme n'est pas encore source de « gadgets » dans le pays et que pour le moment nous n'avons jamais eu l'occasion de trouver ce qu'on appelle des « souvenirs » sauf religieux dans les monastères.

 

 

La route, qui tout compte fait n'est pas trop mauvaise, a parfois tout de même besoin de réparations : qu'à cela ne tienne, les cantonniers sont au travail, petit camion pour faire fondre le goudron, boîtes de conserve emmanchées pour le verser...

 

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La traversée d'une petite ville nous permet d'observer rapidement les commerces qui bordent la rue principale et nous n'échappons pas au sandwich de pâté maison lorsque nous avons le malheur d'entrer dans une boucherie. J'avoue que nous l'avons conservé à la main jusqu'à ce que nous soyons hors de vue.

 

 

On nous avez chanté les louanges du lac Sevan (75km de long, 50 de large). Nous avons été très déçus. D'abord il n'était pas bleu mais gris vert, ensuite la presqu'île du lac qui était, paraît-il, un endroit idyllique s'est révélée être un vaste lieu de fête pour tous les russes et iraniens qui viennent ici profiter des plaisirs qu'ils ne trouvent pas chez eux. La montée vers le monastère était bordée des « marchands du temple », le bruit et la musique nous ont fait fuir.

 

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La route jusqu'à Dilidjan, étape du soir, ne nous a pas marqués et de nouveau c'est un énorme orage qui nous a accompagnés pour la fin de la soirée.



04/06/2015
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