Ici et ailleurs

Ici et ailleurs

De monastère en monastère

Jeudi 4 et vendredi 5 juin

 

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Nous quittons Dilidjan sans regret car la ville, malgré les descriptions idylliques qu'on nous avez faites, ne présente pas d'intérêt. Certes elle est située dans un très beau cadre de montagnes couvertes de forêts, il fut un temps où c'était un lieu de villégiature privilégié pour les riches russes ou arméniens mais ce temps semble lointain lorsqu'on voit l'état des maisons et bâtiments. De grands complexes avaient été construits mais ils ont maintenant piteuses mines, d'autres semblent en construction, mais souvent arrêtés, on ne comprend pas tout. Comme partout les grosses voitures (porsche cayenne, mercédès, BMW) côtoient les antiques ladas, un peu plus nombreuses…

Nous savons que les deux journées qui suivent vont nous amener surtout à visiter un certain nombre de monastères, en remontant la vallée de l'Aghtsev puis celle du Debet presque jusqu'à la frontière de la Géorgie. Nous craignons l'overdose.

Le premier, pourtant, celui d'Haghartsin, nous séduit. Datant du 12ème siècle il se dresse à flanc de montagne au cœur d' une épaisse forêt : on monte une mauvaise route qui serpente sous les arbres et ses toits rouges apparaissent tout d'un coup à travers les feuillages. La lumière joue sur les piliers dans les salles éclairées comme d'habitude par des coupoles soutenues par des voûtes reposant sur des arcs croisés ornés de stalactites.

 

 

La suite du voyage va nous conduire en suivant le Debet dans la région du Lori. Les paysages y sont beaucoup plus durs, plus sauvages car les vallées creusées depuis des millénaires sont très encaissées. Les villages s'aperçoivent tout en haut sur les plateaux qui dominent la vallée et leur accès n'est pas des plus aisé. C'est pourtant dans l'un d'eux , Odzun que nous sommes attendus. Nous devons y dormir deux soirs avant d'entreprendre le retour vers Erevan.

 

 

Il fallait, paraît-il, voir le monastère de Kobayr avant d'arriver au village. L'accès se faisait à pied en empruntant un chemin presque invisible à travers arbres et rochers. A l'arrivée nous sommes un peu déçus. Il s'inscrit dans un site superbe mais est en bien mauvais état. Les 800 ans passés depuis sa construction et le manque d'entretien ne lui ont pas permis de résister. Il semblerait que des travaux de restauration aient été entrepris un jour puisque des échafaudages se dressent mais tout est abandonnés. L'intérêt réside essentiellement dans quelques belles fresques miraculeusement préservées bien qu'elles soient exposées aux vents et à la pluie !

 

 

La meilleure surprise de la journée viendra du village d'Odzun, dressé au bord d'un plateau à une hauteur vertigineuse et auquel nous arrivons par une route présentant de très impressionnants lacets.

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Le plateau sur lequel est construit Odzun et la route qui y mène

 

L'accueil est comme d'habitude chaleureux et la maison plus qu'agréable.

 

 

La journée du 5 juin, nous le savons, est surtout une journée de repos. Juste deux monastères à une trentaine de kilomètres : celui de Haghbat et celui de Sanahin puis nous avons prévu  une promenade dans le village d'Odzun.

Vous le sentez peut-être : nous commençons à ne plus montrer le même intérêt pour les monastères qui sont pourtant le seul patrimoine artistique de l'Arménie et d'une grande richesse architecturale mais finissent tout de même par se ressembler beaucoup.

Deux petites galeries de photos vous permettront malgré tout de faire leur connaissance.

 

 

En sortant de Sanahin un monument nous intrigue : un avion de chasse Mig dressé à côté du buste de son constructeur, Migoyan, enfant du pays, devant une école.

Les enfants sont en vacances mais nous arrivons à pénétrer dans l'école, gardée par un cerbère à chignon en jupe noire, pour jeter un coup d’œil rapide sur quelques classes.

 

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A notre retour nous avons juste le temps de visiter l'église d'Odzun avant que, comme chaque soir, l'orage éclate …

 

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Une promenade dès que la pluie cesse dans les « rues » nous permettra de goûter le calme du village. C'est une des caractéristiques des villages en Arménie : le silence, pas de radio ou de télévision dont le son agresse les oreilles, pas de cris, juste le bruit de l'eau qui coule partout et le cillement des hirondelles. C'est d'ailleurs une autre remarque que nous avons faite : le grand nombre d'oiseaux, hirondelles et autres, volant dans le ciel. De même nous sommes toujours surpris par la propreté des chemins et ruelles, même si les maisons paraissent délabrées et les matériaux plus qu'usés. Nous nous habituons également aux herbes folles qui poussent partout, visiblement pas de désherbant utilisé, et puis ces herbes ont leur utilité : elles nourrissent la vache ou l'âne ou le cochon que tout un chacun possède et mène promener à travers le village. Les jardins sont riches et soigneusement entretenus, on devine toute une vie en autarcie. De nombreuses ruches aussi et le miel est délicieux ! D'ailleurs tout ce que nous avons mangé chez nos hôtes a toujours été de la production « locale », légumes du jardin, miel produit par un voisin, viande fournie par un autre, beurre et fromage fabriqué à la ferme voisine et ce n'est pas dans un esprit « écologique », non, simplement il n'y a pas le choix. Seuls quelques produits manufacturés essentiels sont achetés à l'épicerie du coin.

 

 

Demain retour vers Erevan. Nous avons décidé de modifier un peu le programme et d'aller à la rencontre des Yezédis ( arméniens pratiquant une religion proche du zoroastrisme et vivant en nomades avec leurs troupeaux pendant l'été) plutôt que de voir encore des monastères...



05/06/2015
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