Enfin les yézédis...
Samedi 6 juin
dernier jour. Nous allons entreprendre le retour vers Erevan en redescendant tout d'abord la vallée du Debet puis en traversant l'Arménie centrale de Vanadzor à Erevan. Nous savons que cela va être l'occasion d'admirer le plus haut sommet : le Mont Aradzay qui culmine à 4092m. C'est dans ses environs que nous espérons trouver les campements des yezédis.
Après Vanadzor nous roulons au milieu d'un immense plateau verdoyant et ne tardons pas à apercevoir la chaîne de montagne au centre de laquelle se dresse le mont Aradzay.
Une petite route sur la gauche (j'ai oublié de vous dire que nous avons une carte détaillée de l'Arménie écrite en russe et que j'ai fait de grand progrès dans le déchiffrage de cette langue).
Très vite la route devient étroite et le revêtement se dégrade à chaque kilomètre parcourue. Des trous énormes, des amas de boue et de pierres, des rigoles profondes qui traversent la route, bref le 4x4 est bien utile. Comme partout ce qui sauve c'est la faible circulation.
Quelques lacets plus tard nos premiers campements de yezédis apparaissent. Les yézédis étaient des bergers nomades mais maintenant ils ne dressent plus leurs tentes que le temps de l'estive là aussi.
Grande tente kaki donc, reste de l'armée soviétique, à proximité une roulotte qui sert de dortoir, et un enclos pour les bêtes qui sert essentiellement à parquer les moutons que l'on veut tondre. J'oubliais : les chiens, toujours énormes, qui gardent bêtes et gens. Par contre tout est propre, aucun détritus ne traînent, le linge sèche sur les fils.
Au premier campement, atteint après quelques centaines de mètres à travers champs un peu délicates, nous tombons justement en pleine tonte : trois hommes ont enfermé une vingtaine de moutons et s'activent avec des ciseaux. Les gestes sont rapides et précis, les moutons ne bronchent pas. L'accueil est une fois de plus cordial mais la barrière de la langue est malheureusement bien présente.
Les femmes pendant ce temps s'activent sous la tente. Un plat cuit sur le poêle situé au centre, nous essayons d'échanger quelques mots mais nous restons sur notre faim...et puis ils travaillent et nous ne pouvons nous permettre de les déranger davantage.
Un deuxième campement quelques kilomètres plus loin est dressé près de la route. Même configuration, seules les femmes sont présentes, les hommes gardent sans doute les bêtes. Il y a là la grand-mère, la fille ou belle-fille, une adolescente et un bébé de un an. Nous pouvons rester un peu plus longtemps avec elles, en observant avec plus d'attention ce qui se passe sous la tente dont les pans sont soulevés pour laisser circuler l'air : toujours au centre le poêle alimenté par le crottin séché, dessus cuit une mixture qui doit par la suite donner du fromage. De grands barils bleus le contienne à différentes étapes. On nous en propose à goûter, il est très salé. Nous sommes invités à nous assoir pour déguster une tasse de café, je me retrouve avec le bébé dans les bras, il a les fesses un peu humides. Pourtant un change complet (mais oui) sèche sur le fil, nous comprenons qu'il ressert plusieurs fois…
Notre but ultime était d'atteindre le lac Kari, près de la forteresse d'Ambert. Un petit contretemps nous ralentit : un troupeau de moutons, accompagné de son berger et des chiens, a décidé lui aussi de prendre la route. Nous patientons derrière eux, le temps que le berger arrive à les faire passer dans l'herbe. Nous croisons quelques voitures et des camions tout droit sortis de l'armée soviétique eux aussi. Nous croisons une famille de yézédis en panne avec son camion et sa roulotte en travers de la route. Les poules se sont réfugiées sous l'ombre du véhicule, les femmes sont assises dans l'herbe, les hommes s'activent.
Très vite nous atteignons la neige qui va border la route jusqu'au bout maintenant. Le paysage est splendide et nous avons la surprise, lorsque nous arrivons au sommet, de découvrir toute une infrastructure d'accueil : hôtel et restaurant. Lorsque sur le chemin de la descente nous croiserons d'énormes 4x4 nous comprendrons (et ce sera confirmé par notre hôte) que c'est un lieu où les riches arméniens et russes viennent faire la fête pendant que les habitants de Erévan se contentent, à la belle saison, de venir pique-niquer dans les prés pour échapper à la chaleur torride qui s'abat sur la ville.
Nous goûtons dans le restaurant une soupe bizarre que nous aurons du mal à digérer…
La descente sur Erevan se passe sans encombre, juste le plaisir d'en prendre « plein les yeux ».
Nous retrouvons notre première chambre.
A 16h je découvre sur ma boîte mail nos cartes d'embarquement pour le retour. A 16h30 un autre mail nous annonce que l'avion est retardé de ...12h. Arrivée à Paris à 23h10 au lieu de 11h20. Pas un mot d'explication, pas de proposition pour les problèmes que cela peut engendre (train, nuit d'hôtel ou autre), c'est toute la délicatesse d'Air France.
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 29 autres membres