Ici et ailleurs

Ici et ailleurs

Par monts et merveilles...

Jeudi 14 et vendredi 15 février

 

Nous sortons de Zhaoxing pour parcourir les montagnes à le recherche d'autres festivals.
Quelques kilomètres avant de nous perdre dans les petites routes nous permettent d'observer à nouveau la démesure chinoise, démesure qui s'accompagne à nos yeux d'occidentaux de parfois l'irrationalité la plus totale... Cette région du Ghuizou est en passe de devenir une région touristique, essentiellement pour les chinois, mais notre chauffeur nous a assuré qu'aux beaux jours on pouvait rencontrer quelques américains, français et japonais. Toujours est-il que le
gouvernement est en train de mettre en place des infrastructures démentielles, n'hésitant pas à raser des villages, détruire les rizières et construire de nouvelles villes constituées uniquement
d'immenses buildings illuminés de mille feux la nuit. Pour le moment beaucoup sont vides mais il paraît qu'ils vont les remplir...de même le grand projet du gouvernement est de déplacer la population de certaines minorités sous prétexte que leurs villages sont trop isolés pour pouvoir bénéficier du confort auquel ils pourraient prétendre (routes en bon état, écoles, hôpital etc.). Donc le gouvernement construit de nouveaux villages dans les vallées puis va chercher les populations dans les villages. Comment le vivent-elles ? On ne peut le savoir. Lorsqu'on voit l'ampleur de la famille qui vit sous un même toit : parents, enfants, grands-parents, lorsque
l'on voit à quel point les « ancêtres » sont intégrés à la vie familiale, notamment en s'occupant de l'enfant du couple plus jeune, on se demande quels dégâts ce démantèlement peut
produire. L'amour dont est entouré l'enfant souvent unique (encore que dans les minorités ils aient droit à deux) est d'ailleurs frappant : porté sur le dos jusqu'à trois ans, choyé, entouré, nourri à la baguette par la maman ou la grand-mère...

En attendant les routes qui mènent dans ces villages sont, il est vrai, souvent dans un état
épouvantable et mieux vaut ne pas regarder le précipice sur le côté quand on monte car on est en prise directe avec lui...

La récompense ce sont les paysages fabuleux qui se découvrent à chaque tournant (et il y en
a!). Montagnes aux courbes douces perdues dans la brume, rizières étincelantes malgré le ciel gris, qui pour une fois ne nous tombe pas sur la tête, terrasses de colza en fleurs, rochers escarpés surmontés de quelques pins, tout est splendide.

 

 

 

 Et la route finit toujours par arriver à un village, en l'occurrence pour ce jeudi un petit village donc où se prépare à nouveau un festival. Il faut dire que l'on appelle festival toutes les fêtes, ce peut être aussi bien la fête du village, que des danses, que des cérémonies. Mais à chaque fois c'est l'occasion pour les femmes et surtout les jeunes filles de sortir leurs plus beaux costumes. Chaque village a sa panoplie.

 

Après notre tour habituel dans les rues du village nous nous rendons sur les lieux de la fête,
laquelle a lieu dans l'école. Au passage nous sommes arrêtés par une troupe de danseuses dongs très fières de nous avoir avec elles.
Elles sont dirigées par une maîtresse femme qui nous laisse son adresse, en chinois, afin que nous lui envoyions les photos car malheureusement notre polaroïd nous a lâchés dès le premier jour.

 


Le costume dong est moins éclatant, tunique mordorée sur pantalons noir mais les jeunes filles d'autres villages arrivent parées de costumes somptueux. Les lushengs se mettent en marche. La première partie nous fait penser un peu à une représentation de majorettes.
Nous ne sommes pas éblouis, les danses sont un peu « modernes » mais semblent plaire à l'assemblée ici présente.

 

 

A deuxième partie s'avère plus traditionnelle. Les jeunes filles commencent à tourner en
rythmant la musique de leurs pieds. L'alignement des costumes est saisissant.

 

 

 

Et il ne faut pas oublier de regardre aussi les spectateurs!

 

 

Notre chauffeur nous « récupère » car il vient d'apprendre qu'un autre festival se tenait un peu plus loin dans la montagne. Qu'à cela ne tienne nous voilà partis.

Quelques nids de poule plus loin nous retrouvons le calme et la douceur des villages miaos.

 

 

Sur la place centrale entourée de gradins les jeunes filles tournent inlassablement au son des lushengs. Elles appellent par leur danse le bonheur et la prospérité sur le village. Le chauffeur nous explique que c'est également pour elles l'occasion de se « montrer » car vu l'isolement il n'est pas facile pour elles de rencontrer de jeunes garçons, alors ils viennent en spectateurs faire « leur choix ».

 

 

Les vieux sont toujours là, groupés autour d'une bassine de braises, garants de la tradition.

 

Notre descente vers Rionjang nous permit de revoir dans notre tête toutes les images
merveilleuses de la journée.

A Rojiang nous pûmes « repartir à zéro » car l'hôtel était plus que confortable et nous savions que deux nuits chez l'habitant nous attendaient à Langde, près de Kaili.

La pluie nous attendait de nouveau le matin. Direction Kaili, ou plutôt Langde, petit village
proche de cette grande ville, à travers les paysages montagneux du Leigong Shan.

 

Quelle somptuosité dans l'étendue des vallées, versants de nouveau couverts de rizières ou de cultures en terrasses, villages miaos en bois mais aux toitures légèrement différents.  Dans ces derniers ce sont des cornes et des dragons qui accrochent les nuages...

 

 

Nous avons la surprise de rencontrer notre première plantation de thé. Nous n'avions jamais eu l'occasion de toucher les feuilles sur pied !

 

 

En montant sur un petit sommet pour prendre une photo nous apercevons un village niché au
creux des rizières...

Notre curiosité l'emporte et nous demandons au chauffeur de nous laisser à l'entrée. L'avantage lorsqu'on n'a pas de guide c'est qu'on est libre comme l'air ! Le chauffeur est
très gentil, nous apporte son aide en cas de besoin mais ne nous accompagne jamais lorsque nous quittons la voiture et cela nous va très bien.

Un grand lavoir nous arrête : les femmes sont en train de rincer le linge ou les légumes du jour.

 

 

Notre passage dans ces villages suscitent toujours certes une certaine curiosité mais surtout une grande gentillesse. Nous sommes souvent invités à pénétrer dans les maisons, nous
avons même l'impression que les habitants tirent une certaine fierté de notre présence. Nous voilà donc à l'intérieur d'une famille miao. Au rez-de chaussée, comme d'habitude, le matériel, les animaux et dans cette maison plus particulièrement un superbe métier à tisser, en service bien sûr. Dans un coin la « cuisine », dans un autre la grande bassine en fonte où cuit le riz qui sera ensuite gardé dans un grand seau en bois.

 

 

Nous sommes invités à partager leur repas, nous ne nous faisons pas priés. Nous voilà assis avec nos hôtes autour du petit poêle à bois qui sert en même temps de table et permet de réchauffer les plats. Notre hôtesse s'affaire, coupe les morceaux de viande et de légumes dans la poèle, ajoute les morceaux de tofu, on nous verse quelques lampées d'alcool de riz dans des bols. Dois-je ajouter que nous avons pleinement apprécié ce moment partagé ? Le plus dur fut de partir...

 

 

Sur le chemin qui mène à notre voiture nous photographions quelques beautés miaos...Ce sont des miaos à tête noire.

 

 

Pendant ce temps notre chauffeur a appris qu'un festival se tenait dans un autre village
proche.

Il s'agit cette fois d'une « compétition » entre plusieurs villages. Des jeunes filles dansent au son du lusheng par petits groupes. Chaque groupe représente son village et les notables notent la présentation, la danse, la musique...A chaque festivals les costumes diffèrent.

 

 

Le plus beau nous attendait sur la fin de la route vers Langde. Des jeunes filles dans leur
costume d'apparat marchent sur le bord de la route : un autre festival est proche. L'entrée sur le site passe obligatoirement par la consommation d'un bol d'alcool de riz. Il vaut mieux ne pas faire trop d'aller et retours! Ce fut le plus beau, nous n'avions pas encore vu des tenues aussi magnifiques. Les broderies des robes, les cornes de leurs coiffures étaient impressionnantes, renvoyant (pour une fois) la lumière du faible rayon de soleil qui perça les nuages.

 

 

Cette fois les personnes les plus âgées, des hommes essentiellement, vêtues de longues robes de velours sombre, dansaient avec les femmes. Lorsque l'ensemble se mit en marche lentement, se balançant au rythme des lushengs, nous fûmes subjugués.

 

 

La descente vers Langde nous ramena à la réalité : nous nous retrouvions chez l'habitant,
dans ce gros bourg miao, pour deux nuits. Confort rustique : un lit dans une chambre froide mais avec luxe suprême, une couverture chauffante ! Nous l'avons apprécié...

Les quelques photos qui suivent vous donneront une idée de notre maison et du village au
sein duquel elle se trouvait.

 

 

Notre maison

 

 

La vue depuis notre chambre

 

 

notre chambre

 

 

notre salle à manger

 

 

notre salle de bains...



17/02/2013
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