Ici et ailleurs

Ici et ailleurs

Lhasa jour 2...

Vendredi 5 juin

Premières errances dans les rues de Lhasa.

Quatre mots pour décrire notre état d'esprit après coup : émotion, admiration, consternation, questions...

Consternation car nous n'avions pas eu le temps de réaliser qu'en réalité il y a deux Lhasa. Notre hôtel étant situé dans ce que nous appellerons maintenant le quartier tibétain nous n'avions pas eu encore la possibilité de connaître l'autre Lhasa. Le quartier tibétain est bien ainsi que nous imaginions Lhasa: petites rues bordées d'immeubles bas aux fenêtres et aux murs colorés de bleu, jaune, rouge, blanc, noir.

 Les immeubles s'ordonnent autour d'une cour carrée commune et ne montent pas à plus de 4 étages car il y avait interdiction de construire plus haut que les temples...

 

Autour d'une cour carrée...

Echoppes et marchands bordent la rue proposant aux yeux de tous vêtements, beurre de yack, thé, tsampa et chapelets de fromages séchés.

Mais très vite on se rend compte que cette aimable agitation a lieu en réalité à l'intérieur d'une sorte de "zoo" soigneusement gardé et contrôlé par l'armée. Militaires et police sont omniprésents, gardent l'entrée de chaque rue, patrouille par dix aux milieu de la foule à intervalles réguliers. C'est un premier gros bémol. Pas de doute nous sommes en territoire occupé...

Deuxième constatation (et donc consternation), ce quartier est le dernier lambeau de la Lhasa tibétaine, toute la partie entourant le Potala a été détruite et remplacée bien sûr par les quartiers chinois, immeubles immenses, magasins dernier cri, pas de policiers, du moins pas visibles et pas de tibétains non plus sinon les pélerins qui tournent inlassablement autour du Potala, palais isolé face aux nouvelles tentacules modernes.

Le Potala dans toute sa splendeur... 

...face au Potala

Mais il reste l'émotion...Se retrouver entraîné dans le flot des pélerins qui défilent sans cesse autour du temple du Jokhang ou du Potala est un moment unique et intense. Les moulins à prières tournent inlassablement, les voix marmonnent les prières sans arrêt, beaucoup avancent en se prosternant complètement sur le sol tous les trois pas, vieux, jeunes, hommes, femmes, enfants, ils sont tous là, la ferveur dans les yeux, pressés de pouvoir atteindre les lieux sacrés pour déposer leurs offrandes de beurre et allumer les lampes après avoir donné quelques billets...Les yeux brillent, ils sont "habités" et forcent l'admiration. On ne peut s'empêcher de les envier même tant ils semblent donner un vrai sens à leur vie.

 

Avec les pélerins...

Dans et devant le temple du Jokhang.

Alors dans la fumée des genévriers qui encense la place on ne peut s'empêcher de se poser quelques questions : d'un côté une société qui apporte avec elle tous les désirs et toutes les tentations, de l'autre une autre dont la règle de vie est essentiellement justement d'échapper au désir (la voie juste, la pensée juste...). Actuellement laquelle est la plus forte?



06/06/2009
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