Mysore, deuxième jour
Dimanche 12 novembre
Pour cette journée nous avons chauffeur et guide parlant français.
Le petit déjeuner, pris sur le toit de l’hôtel, nous donne une belle vue sur la ville. Notre chauffeur a acheté une nouvelle guirlande de fleurs pour décorer la voiture.
Capitale du royaume pendant près de six siècles, Mysore offre une floraison de temples et de palais qui font revivre les fastes d’antan
Nous partons pour voir successivement le palais d’été du sultan Tipu, datant du XXVIIème siècle, puis les temples de Chamundi Hill et de Srirangapatha, un centre de pèlerinage millénaire.
La montée en haut de la colline est sans encombre mais nous sentons bien que nous n’y seront pas seuls.
Une fois de plus ce fameux week-end férié va nous précipiter dans une foule extraordinaire.
Il nous permettra cependant d’observer de nombreux visages et des toilettes toutes plus belles les unes que les autres. C’est une foule très colorée qui se presse, jeunes filles, enfants, femmes ont sorti leurs plus belles tenues, saris ou robe chatoyante portée sur un pantalon. Nous sommes loin de l’uniformité du jean et du sweat.
Le sommet de la colline était occupé par une forteresse, un immense palais et le palais d’été de ce fameux sultan. Ce dernier eut la mauvaise idée de s’allier aux français contre les anglais. Il perdit la guerre, fut tué et son palais rasé.
Reste un palais d été encadré de verdure où il devait faire bon vivre. Ici encore des arbres grandioses poussent au milieu des pelouses et des fleurs.
Des familles entières sont là pour le visiter.
Nous les avons rencontrés aux marches du palais...
L’intérieur est en grande partie restauré et les couleurs éclatent sur les murs et les piliers. Le guide nous donne un certain nombre de renseignement sur les dynasties qui se sont succédées, les combats qui ont eu lieu, la fin de ce pauvre sultan. J’avoue que mes yeux travaillent beaucoup plus que mes oreilles et je ne saurais vous restituer avec intérêt et exactitude ce qu’il nous a raconté.
Nous nous dirigerons vers le mausolée du sultan et de toute sa famille ; De loin l’approche nous fait penser à celle du Taj Mahal, en moins grandiose mais c’est très beau.
De nombreuses familles musulmanes se recueillent dans le plus grand respect devant les tombeaux.
D'autres sont heureuses de nous saluer et de se faire prendre en photo avec nous.
Le guide nous quitte pour quelques heures.
Nous décidons de marcher jusqu’au bord de la rivière puis vers le temple de Chamundi Hill.
Cela nous permet de jeter un œil à peine discret sur les rues bordées d’habitations qui débouchent sur la voie principale.
Nous sommes à la campagne et rapidement isolés de la foule.
Dans les rues près du mausolée.
La gentillesse est toujours présente et une famille nous invite à prendre le thé chez elle. Impossible de refuser bien sûr.
Quelques mots d’anglais échangés, des photos prises des 2 côtés (car bien sûr tous les indiens sont passés au portable de 7 à 77 ans avec Instagram et WattsApp) et nous voilà repartis. Sur les bords de la rivière une multitude d’hommes, femmes, enfants profitent des eaux pour se baigner, se laver, se purifier, laver son linge.
Mais c’est aussi un lieu sacré et nous pensons un peu aux ghâts de Bénarès que nous avions vus il y a de nombreuses années ou à ceux de Pashupatinath au Népal. Ici on vient honorer ses morts et de nombreuses petites cérémonies se tiennent dans tous les coins. Un prêtre hindouiste dirige chacune d’elle, les offrandes brûlent sur de petits braseros et l’air embaume l’encens. Que de ferveur.
L’entrée du temple n’est pas loin.
Les marchands d’offrandes et autres marchandises se pressent de chaque côté de la montée. Nombreux sont ceux qui achètent fleurs, noix de coco et autres offrandes…La vue de toutes ces couleurs est une fête pour les yeux.
Après avoir enlever nos chaussures, nous suivons le flot des fidèles à l’intérieur du temple pour passer devant la déesse des lieux.
La dévotion pratiquée dans les temples hindous est aussi une fête de tous les sens. Le va-et-vient des fidèles est incessant. Chargés de fleurs et de petits sachets de poudre rouge et ocre, ils font des offrandes aux divinités. Les dieux hindous sont très nombreux mais les principaux sont Brahma, le créateur de l’univers, Vishnou, la divinité solaire et Shiva, à la fois créateur et destructeur. On vénère aussi Ganesh, le dieu protecteur à tête d’éléphant.
A l'intérieur du temple de la colline
A la sortie nous retrouvons notre guide pour la visite du dernier temple, le plus sacré, celui de Srirangapatha.
Plusieurs files sont organisées selon le prix payé à l’entrée. Pour une entrée gratuite la queue est immense, les gens sont parqués dans des couloirs comme des veaux conduits à l’abattoir (et en Inde c’est un comble !). Plus de 2 heures d’attente certainement. En payant 30 roupies, soit 0,30€, vous pouvez doubler tout le monde. Bien sûr c’est ce que nous avons fait, tout cela pour passer rapidement devant une nouvelle représentation d’un des dieux ou déesses su-nommés et que nous n'avons pas le droit de photographier bien sûr..
A la sortie nous redescendons vers Mysore qu’un arrêt sur le bord de la route nous permet de voir en panoramique.
Guide et chauffeur nous laissent vers 15h à la porte d’un restaurant beaucoup plus « huppé » que ceux auxquels nous sommes habitués et pour 5€ à nous deux nous mangeons l’éternel riz à toutes les sauces.
La journée n’est pas terminée puisqu’il nous reste à voir le palais royal à Mysore même.
Il est tout simplement magnifique. Encore une fois nous nous retrouvons au cœur d’une foule plus que dense auprès de laquelle celle observée parfois à Versailles paraîtrait ridicule…
Nous ne pouvons visiter que la partie réservée à l’apparat puisque ce palais est encore habité. Les salles s’enchaînent toutes plus ornées avec magnificence et mieux vaut nous suivre en images qu’en discours.
Le guide tient à nous expliquer ce que représente chaque tableau ou gravures ou portes d’argent…nous abandonnons au bout d’un moment pour regarder par nous-mêmes.
A l’extérieur nous nous retrouvons enfin en totale liberté et en profitons pour flâner dans toutes les cours et allées, souvent encore arrêtés pour des photos et finissons au centre d’un immense groupe de collégiennes et collégiens venus du Kerala, tout excités d’être à nos côtés.
Plus de guide (que nous avons perdu en route et qui nous rejoindra, fort inquiet un peu plus tard !) et retour auprès de notre chauffeur. Le guide nous aura tout de même permis d’apprendre quelques petites choses sur la vie indienne :
La pratique de la dot tend de plus en plus à disparaître, d’une part parce qu’elle est interdite mais aussi parce que les mentalités changent et que de plus en plus de femmes travaillent.
La naissance d’une fille n’est plus une calamité dans l’ensemble et le garçon n’est plus attendu comme un dieu, du moins dans les zones urbaines.
Un indien travaille 6 jours par semaine à raison de 8h par jour et a environ 20 jours de congés, mais cela est compensé par de très nombreux jours fériés.
Un employé du gouvernement gagne en moyenne 500€ par mois.
Nous avons droit à trois quarts d’heure de repos à l’hôtel avant de repartir avec le chauffeur qui tient à nous montrer les illuminations du palais royal à 19h précises. C’est vrai que c’est splendide et nous ne regrettons rien, mais nous ne sommes pas mécontents de nous retrouver enfin dans notre chambre. La journée fut intense et chargée!
Départ demain lundi 13 pour Coorg…
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