Ici et ailleurs

Mercredi 15 novembre

Vers Hampi, ancienne cité royale et sacrée

La journée devait s’annoncer quelconque puisqu’il était prévu 6 heures de route pour rejoindre Haspet, petite ville située près de Hampi, fabuleux site d’une ancienne cité à la fois royale et sacrée, détruite au 17^ème siècle après n-ième une guerre.

Notre chauffeur sait maintenant qu’à 10h nous aimons prendre un petit café. Et donc nous voilà devant une guitoune, prêts à déguster notre petit breuvage.

Notre œil est attiré par un de ces camions extraordinaires dont l’Inde a le secret. Un « Tata » rutilant (enfin il y a quelques années). Sans hésiter nous allons « visiter » les lieux. Le chauffeur nous montre sa demeure, car c’est finalement l’endroit où il passe la majorité de son temps puisqu’un voyage peut parfois durer jusqu’à trois mois.

L’intérieur parle de lui-même, inutile de commenter, et nous comprenons qu’il y dort bien sûr, mais qu’il y fait aussi sa cuisine et sa toilette. Tout le nécessaire est là et à priori pas question de restos pour routiers ou d’aire de repos aménagées…

 Nous nous retrouvons sur la route et filons à travers un paysage qui change peu à peu. Fini la luxuriance et le vert des grands arbres. Nous traversons de nombreuses petites villes à l'activité débordante et anarchique.

Traversée d'une ville

Petit à petit on se retrouve au milieu de champs cultivés et de cocotiers dans un environnement plus sec et plus poussiéreux. On sent une contrée beaucoup moins riche que la précédente.

Dans la traversée d’un petit village notre chauffeur nous fait la surprise de s’arrêter devant une école publique. Il n’avait pas oublié ma demande !

Mon sang d’ancien membre de l’éducation nationale ne fait qu’un tour (le reste du temps il est plutôt figé depuis de nombreuses années maintenant) et me voilà au milieu d’une vingtaine d’enfants âgés d’une dizaine d’années, assis sur le sol, leur cahier sur les genoux, en train de recopier parait-il une leçon d’hindi.

L’institutrice (hé oui je suis de la vieille école) est toute heureuse de me montrer le travail effectué par ses élèves.

 

 

Elle parle un peu anglais et m’explique que dans ces écoles publiques tout est gratuit, enseignement comme fournitures et même le repas fourni aux enfants à midi. Certes les conditions ne sont pas idéales mais tout enfant peut donc avoir accès à une base d’éducation jusqu’à 14 ans. Dans la réalité de nombreux parents, les plus pauvres bien sûr, retirent leurs enfants de l’école vers 8 ou 10 ans, même si elle est obligatoire, et sans que le gouvernement ait les moyens d’intervenir. Même gratuite l’école est trop chère puisqu’elle prive la famille de salaires nécessaires ! Les enfants sont dons mis au travail, la plupart du temps pour de petits boulots dans de tristes conditions. 

Normalement ils apprennent à cette école primaire l’hindi, langue commune du continent indien, le kannada, langue du Karnataka, les mathématiques, le « social » et l’anglais. Et il est vrai que presque tous les indiens sont capables de prononcer 2 ou 3 phrases en anglais.

L’institutrice tient à me prouver le niveau des élèves et invite deux d’entre eux à venir lire une page d’anglais devant moi.

Quand une élève indienne vous parle anglais...

Heureusement, j’avais également le livre sous les yeux. Je vous laisse seuls juges.

L’institutrice s’occupait également d’une deuxième classe tout à côté. Là encore une quinzaine d’enfants, plus jeunes, écrivaient sagement sur leurs cahiers mais me posèrent quelques questions en anglais avec curiosité.

Je leur demandais s’ils connaissaient des chansons. Ce fut un festival pendant 10 minutes. Tout le monde était content, et moi la première !

La classe en chantant!

A la sortie il fallut sacrifier à la traditionnelle photo avec tous les élèves et nous deux au milieu.

Ce fut un moment reposant et amusant.

Une école publique en Inde

Il nous rester quelques heures pour rejoindre Hampi. Le chauffeur prit quand même le temps de nous arrêter pour nous montrer des champs de chrysanthèmes, cultivés pour les fameuses guirlandes que nous avions vues sur les marchés.

Une femme travaillait, seule, à désherber à la main les rangées. c'était son champ et elle en était très fière.

Petit à petit le paysage devint plus minéral et se couvrit de blocs de pierre en équilibre qui se détachaient sur le vert des cocotiers et des bananiers.

La voiture se faufila entre les zébus et les chèvres qui traînaient sur la route pour rejoindre le centre de la ville très animé.

Après un court moment de repos à l’hôtel nous voilà repartis au bazar de Hampi. Cela nous permet d’avoir un aperçu sur un paysage serein dans le coucher du soleil, serein mais trompeur puisque la nuit, à partir de 19h, les léopards et les ours descendent pour chasser dans la campagne. Mieux vaut rester en ville…

Une dernière visite dans un petit temple de quartier et nous regagnons l’hôtel pour un repos bien mérité !