Ici et ailleurs

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Rencontres aux sommets...

Premier Juin : de Eghegnadoz à Goris

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Aujourd'hui pas de monastère. Nos pas (ou plutôt nos roues) vont nous mener à travers les monts sur le plateau du Karabagh jusqu'à la ville de Goris, non loin de la frontière de l'Azerbaïdjan et du corridor qui mène au Haut Karabagh, enclave arménienne en terre étrangère.Toute notre route sera dominée par la chaîne de Khégan à gauche et le Zanguezour à droite avec des sommets de plus de 3000m où brillent les neiges éternelles.

Inutile de vous dire qu'aujourd'hui ce n'est pas à la rencontre d'un patrimoine historique que nous allons mais bien à la rencontre d'un pays et de ses habitants.

Très vite la route, en relativement bon état si l'on ne tient pas compte des nids de poule et des parties non goudronnées imprévus, tient ses promesses et nous emmène une fois de plus au cœur de paysages magnifiques. Canyons, plateaux, monts escarpés se succèdent. Nous croisons les camions iraniens, peu nombreux il est vrai, car la route vers Goris depuis la frontière iranienne est la seule praticable. C'est l'ancienne route de la soie que nous retrouvons ici après l'avoir suivie déjà en Ouzbekistan et en Chine.

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Sur la route de la soie...

 

Nous montons vers la ville de Djermuk, inconnue certes en France, mais célèbre en Arménie car c'est une ville d'eau très prisée et le monde que nous y retrouvons va nous le prouver.

Avant d'y arriver il nous aura fallu suivre ( de haut) le canyon de l'Arpa en retrouvant avec émotions dans les prés des fleurs oubliées car devenues rares chez nous : des bleuets, je veux dire des champs entiers de bleuets, tout comme des champs entiers de coquelicots, de boutons d'or et bien d'autres dont j'ignore le nom. Parfois le tout se mêle en une symphonie de couleurs reposante à l'oeil et à l'esprit.

 

 

De Djermuk nous ne retiendrons que la foule (arménienne essentiellement mais avec quelques russes) qui se presse aux abord de la galerie des 7 arcades pour y déguster l'eau bienfaisante qui coule dans des jarres à 7 températures différentes, de 50 à 30 degrés.

Nous retiendrons aussi la cascade qui fait également sa célébrité et puis les petites filles en tenue d'écolières (robe rose, socquettes blanche et nœud voluptueux dans les cheveux), bien que les vacances aient déjà commencé – jusqu'en septembre ! - ou en tutu rouge et justaucorps.

 

 

Djermuk

 

Nous reprenons la route pour descendre. Des bergers gardent leurs troupeaux de chèvres et moutons . Nous nous arrêtons et nous retrouvons dans le quart d'heure qui suit à partager leur repas et nos provisions dans l'herbe. Concombre, tomates, fromage et œuf dur de leur côté, cerises, oranges et pommes que nous avions achetées la veille, du nôtre.

Bien sûr il faut trinquer à la vodka, heureusement le terre est suffisamment proche pour que, discrètement nous puissions la faire disparaître.

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Nous adorons ces rencontres, même si elles ne sont qu'éphémères et parfaitement superficielles mais nous sommes sensibles à l'accueil, à l'hospitalité, à la gentillesse de tous ces gens que nous avons rencontrés dans bien des pays dits « pauvres » ou « en développement ». Les arméniens ne font pas exception à la règle. Leur sens de l'accueil est sans égal.

Qu'avons nous perdu chez nous que nous aimons retrouver ici et qui ne peut manquer de nous interroger sur notre égoïsme d'occidentaux privilégiés? ...Moins on en a plus on partage semble-t-il ! Ici le chacun pour soi ne peut être de mise, c'est une question de survie.

Nous quittons nos bergers pour rejoindre notre route de la soie. Nous franchissons les portes de la région du Siunik à 2300m.

 

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Les portes de la région du Siunik

 

La route file sur le haut plateau mais très vite notre moyenne (qui de toute façon n'est jamais bien élevée) va se trouver encore ralentie par les nombreux troupeaux, de vaches, de moutons, de chevaux que nous allons rencontrer, guidés par leurs bergers à cheval, véritables cow boys du far east, et qui marchent tranquillement sur la route pour aller on ne sait où. Camions et voitures serpentent au milieu des bêtes que rien n'affole.

 

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Notre quatre quatre, une fois de plus, va nous permettre d'aller à la rencontre d'éleveurs qui sont en train de dresser leur campement : un enclos pour les bêtes pour la nuit, une roulotte déglinguée pour dormir, tirée par un antique camion. Les chiens sont là, énormes, qui gardent la place. Un berger à cheval vient à notre rencontre car nous hésitons à descendre de la voiture.

Visiblement il nous protège pour nous conduire près du campement. Difficile de converser mais nous apprécions une fois de plus ce moment.

 

 

Rencontres

 

Il nous restait à gagner Goris, notre étape du soir, en pensant à tous les visages que nous avions croisés.

 

 

 

 Visages croisés

 

Nous avons pris le temps en arrivant de parcourir un peu la ville, partagée visiblement entre l'appel du monde moderne avec ses quelques fast food tout neufs, les restes d'une splendeur soviétique, bien fatigués, et un mode de vie plus traditionnel dans des maisons cachées comme toujours derrière leur haut portail. Au bout d'une rue nous découvrons des cheminées de fée qui surplombent cette partie de la ville mais une nouvelle fois une petite pluie nous invite à regagner notre chambre...jusqu'à demain !   

 

Goris



03/06/2015
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