Ici et ailleurs

Ici et ailleurs

Pashupatinath-bodhna

Nous voilà de retour en France. Comme nous n'avions pas accés à internet nous n'avons pu continuer le blog mais je trouve dommage de ne pas vous livrer nos aventures des derniers jours au Népal...donc repartons un court moment vers les pays lointains.

Soit dit en passant je ne recommande pas le pays...mais il faut l'avoir vu ! Je le répète, quelle dégradation en 10ans! Les quelques népalais avec lesquels nous avons parlé (beaucoup parlent anglais) sont entièrement conscients de la chose mais n'espèrent aucune amélioration tant que la politique prendra le dessus sur l'économie. C'est un pays à l'abandon où les habitants sont livrés à eux-mêmes, plus de règles, chacun vit pour soi. Nous avons voulu retourner malgré tout sur les lieux qui nous avaient envoutés la première fois : Pashupatinath, Bodnath et Patan. La chaleur étant intense et notre fatigue bien grande nous n'avons pu faire plus.

Mardi 16 juin :

Pashupatinath est le "Bénarès" népalais. La Bagmati, rivière qui traverse la ville, est un affluent du Gange et, à ce titre, aussi sacrée que lui. Tous les népalais rêvent de se faire incinérer sur ses rives. C'est donc à Pashupatinath qu'ont lieu les crémations. Lorsque nous étions venus il y a 10 ans nous avions été frappés par l'ambiance à la fois sereine et profondément religieuse qui régnait. La rue qui menait aux rives, où se tiennent les bûchers, étaient bordées de maisons habitées en toute tranquillité, les mourants (l'idéal est de mourir les pieds dans l'eau de la Bagmati) ou les morts arrivaient sur des civières en traversant le village, nous avions assisté à ces transports, dans le plus grand respect.  

Maintenant le site, tout en gardant sa fonction première, est exploité aussi touristiquement, les "marchands du temple" bordent la rue proposant tout l'attirail du parfait hindouiste. Les touristes étaient inexistants ce jour comme souvent au cours du voyage (sauf les Coudin)

L'ambiance est un peu cassée au départ. La rivière dans laquelle plongeaient les enfants pour récupérer les objets non consumés provenant des bûchers (les cendres étant rejetées entièrement dans l'eau) est quasiment à sec, c'est un cloaque épouvantable.

Sur une rive se tiennent tous les "diseurs de bonne aventure", chacun met à flotter dans des coupes en feuilles des présents pour les dieux.

 Les "shaddu", les saints hommes du lieu, ont depuis longtemps compris leur intérêt, nous les avons vus avec amusement parfaire leur tenue pour proposer ensuite de se faire photographier moyennant quelques roupies...

En remontant les escaliers qui mènent au haut de la colline on observe les vaches et taureaux sacrés qui circulent nonchalament à travers les temples...

Des visages nous regardent passer ...

Sur l'autre rive se déroulent les crémations. Comme nous l'avions fait il y a 10 ans nous nous sommes assis de l'autre côté de la rivière et avons regardé. Les scènes qui se déroulent sont empruntes de calme, de sentiments profondément religieux et respectueux des traditions. Assez bizzarement on n'entend ni pleurs ni cris. Les népalais sont convaincus du peu d'importance du passage sur la terre et de la réincarnation qui suit...

Pendant qu'on prépare le bûcher le mort attend tranquillement  sous son linceul sur une civière à côté. Le corps a été enduit du rouge sacré, on lui a trempé les pieds dans l'eau de la Bagmati .

Le bûcher est constitué de grosses bûches soigneusement disposées. Une crémation coûte trés cher et souvent on économise longtemps pour pouvoir payer le bois!

Le défunt est ensuite porté délicatement, de préférence par ses fils, et déposé sur le bois.

Son visage est découvert pour que l'on puisse lui verser un peu de l'eau de la Bagmati dans la bouche

On mouille ensuite des roseaux pour le recouvrir afin que la combustion ne soit pas trop rapide maiscomplète.

Puis selon le cas le fils ou la fille aînée ou la veuve vont allumer la flamme au niveau d'abord de la tête.

Pendant que le "préposé au feu" s'occupera de la suite de la crémation les participants attendront un peu plus loin, jusqu'à la fin, alors les cendres seront déversées dans la rivière.

Du défunt il ne restera rien, que le souvenir...

Pour chasser un peu l'angoisse que l'on ne peut s'empêcher d'éprouver nous avons essayé de retrouver la sérénité à Bodhna, quartier tibétain de Kathmandou...Les yeux de Bouddha nous observaient mais là aussi les marchands avaient remplacé la ferveur des pélerins d'il y a 10 ans...Ne jamais revenir sur les lieux qu'on a aimés!



19/06/2009
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