Longer la frontière turque
Lundi 4 juin
Départ à travers champs pour Gyumri mais en prenant le chemin des écoliers. ..
D'ailleurs à propos d'école mon âme d'enseignante s'est subitement réveillée (Ça arrive régulièrement pendant nos voyages) et je souhaitais voir une école.
Nous voilà à 10h devant l'école d'Aragats. Las! Point d'élèves, les vacances ont commencé samedi et durent jusqu'au 1er septembre !
Cependant le directeur était présent avec quelques professeurs, mais pas celui de français. Conversation difficile donc mais nous avons visité un peu les lieux, il nous montrer les "photos" des grands écrivains arméniens exposées sur les murs, celles aussi des arméniens célèbres partis à l'étranger, bien sûr vous en connaissez un, il figurait sur le panneau: notre bon vieux Charles.
Ensuite avec une grande émotion il nous a présenté les cartes de la grande Arménie, celle que tous les arméniens ont dans le coeur et que tous les enfants apprennent à connaître.
Le génocide et le démantèlement de l'Arménie sont fortement présents et "cultivés" dans l'esprit arménien .
En route donc dans un premier temps pour un monastère , celui de Harichavank. Pour l'atteindre nous traversons les paysages que nous retrouvons et que nous aimons: les verts somptueux des montagnes s'étalent sous nos yeux, ponctués de flaques multicolores: celle des fleurs qui s'épanouissent sans réserve partout : coquelicots, bleuets, et bien d'autres dont j'ignore le nom . C'est magnifique.
La route n'est pas meilleure que d'habitude, la voiture doit souffrir entre les cratères profonds et les monticules qui surgissent régulièrement mais on s'y fait!
Le monastère est en pleine rénovation et présente un certain charme. Ce que l'on aime une fois de plus c'est le silence des lieux...
Découvrir le monastère de Harichavank
Direction maintenant la frontière turque avec notamment le village de Jrapi . Nous dominons un immense réservoir, celui de Arpi et constatons en effet que les barbelés sont tout proches, nous les longeons même pendant un certain temps. Michel prend une photo, cela à son importance pour la suite. Nous continuons à circuler au milieu des fleurs...
Avant d'arriver à Jrapi nous nous arrêtons observer une petite église et un ancien caravansérail qui domine le village.
Le lieu est empli de charme.
Il est presque 2h et nous n'avons pas mangé . Nous laissons la voiture au bas d'une rue pour partir à pied dans le village. Nous retrouvons les rues de terre, les maisons avec portail et jardin et les ladas gardées devant elles.
Des camions parfois nous intriguent...
La curiosité me pousse à glisser mon nez entre 2 barreaux au moment où sort un homme de la maison.
Avec la gentillesse coutumière des arméniens il nous invite à visiter sa propriété. Un ensemble de verdure ravissant avec fleurs, arbres fruitiers, légumes et ruches.
Le voisin arrive pour proposer ses services de traduction mais il ne parle que russe. Nous voici donc lui avec son Google traduction, moi avec le mien, essayant de converser un minimum (en russe). Je lui explique que nous cherchons un endroit pour manger.
Dans les 5 minutes qui suivent nous sommes invités dans la maison. Michel part récupérer le polaroid dans la voiture. Le temps passe...nous ne le voyons pas revenir. Enfin au bout d'une dizaine de minutes nous voyons la voiture monter, suivie d'une voiture noire d'où descend un grand militaire russe! L'explication est simple:lorsque nous avons pris la photo de la frontière quelqu'un nous a "dénoncés " et le militaire attendait Michel près de la voiture, laquelle était bloquée également par la voiture noire. Son passeport fut contrôlé mais le militaire voulait effacer la photo et contrôler également mon passeport, d'où cette arrivée inattendue! Mais pas de problème tout se déroula dans la bonne humeur, la photo fut effacée, le militaire ne voulut pas de polaroid et enfin nous nous retrouvâmes autour de concombres, tomates, fromages, pain, chocolats, miel etc. Le propriétaire ouvre une bouteille de vin et apporte même du champagne que nous avons du mal à décliner. Je vous laisse imaginer les moments suivants mais sachez qu'ils furent exactement comme on les aime et Michel a même gagné un ami sur Facebook !
Le plus dur fut de se quitter. Nous devions gagner Gyumri où nous étions attendus là aussi chez l'habitant.
Quelques difficultés pour trouver l'endroit mais finalement nous avons été accueillis par un couple charmant dans un vieil appartement stalinien au charme rustique et désuet .
Un petit tour dans Gyumri avant de partager le dîner avec nos hôtes .
La ville est un mélange de décrépitude et de modernité qui peut étonner.
Pour sa défense elle a subi en 1988 un terrible tremblement de terre qui en a détruit 80%
les premières constructions à s'effondrer furent les bâtiments de construction soviétique qui s'effondrèrent!
La ville ne s'en ai jamais remise, il y a encore des habitants au stade de "relogement" en attente. Si l'on ajoute l'effondrement du mur en 1989 c'est toute l'économie de l'Arménie qui s'effondra aussi.
Les grands appartements staliniens inconfortables où vivaient plusieurs familles furent acquis par des particuliers et c'est donc dans l'un d'eux que nous nous sommes retrouvés..
Vivre dans un appartement stalinien...
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 29 autres membres