Ici et ailleurs

Ici et ailleurs

Ecouter les voix du Seigneur, suivre la voie des yézédis...

Dimanche 3 juin

 

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Ce matin nous récupérons notre voiture (une subaru) pour partir sur les routes…

Deux désirs : essayer d’assister à une messe de l’église arménienne (nous savons que dans tous le pays la messe est le dimanche à 11h) et retrouver les yézédis que nous avions rencontrés il y a 3 ans.

Les Yezidis (ou yézides) sont une minorité religieuse d'ethnie kurde originaire du nord du Kurdistan irakien actuel. La communauté yézide – estimée entre 800 000 et un million de personnes – est dispersée entre le Moyen-Orient, la Russie, le Caucase et l'Europe. En Arménie, ils sont au nombre de 40 000. Ils représentent la première minorité du pays et vivent principalement de l'agriculture et de l'élevage dans les zones de hauts plateaux se trouvant autour du Mont Aragats, un volcan qui s'élève à 4090 mètres. 

Le Yézidisme se traduit avant tout par un profond respect de la nature :  ils vénèrent les quatre éléments (la terre, le feu, l'air et l'eau), honorent les rivières et les arbres et leur Dieu est le soleil. Il s’agit d’une communauté discrète qui tient particulièrement à sa tranquillité.Ils n'ont d'ailleurs pas de véritables prétentions nationalistes pour la création d'un « Yézidistan ».  Ils sont mêmes plutôt fiers de leur rôle dans l'histoire de l'Arménie.

Ce sont d’excellents bergers qui à chaque début de printemps emmènent leurs troupeaux de moutons sur les pentes du mont Aragats et vivent sur place pendant quelques mois sous d’anciennes tentes de l’armée russe tout en dormant souvent dans des « wagons » roulant.

Mais commençons par le commencement.

Direction le monastère de Hovanavank pour lequel nous ne pensions pas déployer un grand enthousiasme…

Tout changea à l’arrivée.

 

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Monastère de Hovanavank

 

D’abord nous fûmes invités à prendre notre premier café de la matinée chez une brave dame qui, certes, essaya de nous convaincre de lui acheter quelques abricots ou cerises (lesquels sont en vente tout le long de la route par les particuliers.

Nous nous sommes habitués au café arménien, un mélange épais de marc et d’eau que, sur la fin, il faut « filtrer » avec les dents. Nous aimons d’ailleurs toute la cuisine arménienne qui a en plus l’avantage de ne pas coûter cher. Pour 13€ (à deux) hier soir nous avons mangé des plats délicieux dans un excellent restaurant d’Erevan... Sinon comptons 8€ par repas pour 2…

 

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Revenons au monastère.

Par curiosité, car il était un peu délabré extérieurement nous sommes entrés dans la petite église et là...miracle! Notre messe nous attendait : tout y était, les ors des costumes du prêtres et de ses aides, les voix d’anges des choristes, la basse profonde du prêtre, l’encens qui créait un nuage magique sur nos têtes et quelque fidèles rassemblés. Atmosphère unique qui ne peut laisser insensible...

 

 

 

 

L’enregistrement sur mon téléphone n’est pas très bon mais vous donnera quand même une petite idée de l’atmosphère. Nous étions RAVIS !

 

Suivre la messe à Hovanavank..

 

Nous avons attendu la fin pour prendre la route du lac Kari, la fameuse route où nous espérions retrouver les yézédi.

 

 

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Un campement de bergers yézédi : la tente, le "wagon",l'enclos à moutons et le chien de garde!

 

Pas de déception : de nombreux camps étaient là, disséminés sur les flancs des montagnes. La route non plus n’avait pas changé et de trous profonds en bosses élevées nous avions un peu de mal à avancer, au milieu pourtant de paysages magnifiques, surplombés par le vol des aigles et magnifiés par les couleurs somptueuses de la végétation. Au loin brillaient les neiges que nous savions rencontrer au lac lui-même.

 

 

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Nous avons reconnu le campement de la première famille que nous cherchions. J’avais imprimé les photos prises en 2015 afin de les donner. La famille n’était pas là mais ceux qui occupaient la tente les connaissaient et nous leur avons laissé les photos. Pendant ce temps les « voisins » (le campement le plus proches ), sont venus à nous pour nous entraîner sous leur tente à leur tour. Deux « pass » magiques : l’appareil photo polaroïd et les bricoles pour les gosses. Manque de chance impossible de faire fonctionner le polaroïd ! Mais les yézédi ne sont pas rancuniers puisque nous nous sommes retrouvés cinq minutes plus tard autour de la table avec eux sous la tente. Au menu : concombre, dolma (feuilles de vigne » farcies aux lentilles et haricots et fromage de brebis maison. Sans oublier le café bien sûr.

 

 

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Suivez-nous sous la tente...

 

 

Ils connaissaient l’autre famille que nous recherchions et nous savions comment les retrouver en revenant du lac Kari.

La montée repris, toujours ponctuée d’ »accidents » sur la chaussée défiant parfois l’imagination, mais mon chauffeur particulier s’en est très bien sorti.

La neige était au rendez-vous elle aussi, avec le froid...et les arméniens qui profitaient du dimanche pour venir faire la fête dans un restaurant installé près du lac, lequel était encore gelé.

En été c’est le lieu de villégiature préféré des erevanais car dans la capitale la température est entre 30 et 35° en permanence !

On s’habitue aussi finalement aux routes étroites, cabossées et sinueuses puisque nous avons entrepris la descente en toute décontraction pour retrouver notre deuxième famille.

Nous avons aperçu le campement au loin au milieu des prairies et c’est par un chemin de terre particulièrement dégradé que nous les avons atteints. Bien sûr ils ne nous ont pas reconnus mais ont été enchantés des photos. Et nous voilà de nouveau installés à table avec cette fois un café et un gâteau au chocolat, sorti par miracle et que nous avons mangé en espérant fortement ne pas en subir les conséquences...A l’heure où j’écris tout va bien…

 

 

 

Il fallut ensuite assister à la traite des brebis, les pieds dans un magma infâme mais qui fut toutefois un moment très...particulier.

 

Assistez à la traite des brebis

 

Un dernier arrêt auprès d’un apiculteur, très fier de produire du « bio », quelques achat de miel donc et il nous restait à gagner le village d’Aragats où nous allons passer la nuit.

Une ballade s’imposait. Comment décrire le calme et la douceur qui y règne. L’eau qui coule, les maisons aux toits à 4 pans précédés de leur grand portail et de leur cour, les jardins soigneusement cultivés…

Il faut tenir pour quantité négligeable l’état des rues qui ne sont que des chemins de terre pour plutôt prendre en compte le silence, les odeurs, les chants d’oiseaux et la gentillesse de ceux que nous rencontrons et qui n’hésitent pas à vous serrer la main en essayant quelques mots de russe ou parfois de français ! Pour le moment d’ailleurs le fait que nous soyons français est plutôt bien vu..

 

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Promenade dans Aragats

 

 

Une dernière petit visite dans la fabrique de pain locale (le pain plat finement étiré, un peu comme le nam en Inde ou les galettes d’Ouzbekistan) avant de regagner notre hôtel, un truc dément, tout neuf dont nous nous demandons ce qu’il fait là. Excellent accueil et repas parfait...la nuit est à nous pour digérer !

 

 

 

 

 



04/06/2018
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