Ici et ailleurs

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La Boukhara touristique

La dernière invasion...

Boukhara au cours de sa longue existence a connu bien des envahisseurs et nul doute qu'Alexandre le Grand, Gengis Khan, Tamerlan n'avaient imaginé que la ville serait ainsi occupée de façon plus pacifique certes mais ô combien sans doute plus durable...car il faut bien le dire Boukhara est entièrement tournée vers le tourisme. Il faut reconnaître que la "perle du désert", si longtemps interdite aux infidèles, mérite bien son nom. Les mosquées et medrasas ont pour beaucoup été restaurées, des parcours piétonniers occupent la quasi totalité du site touristique, les anciens bazars sont occupés par des artisans et les éternels marchands de produits locaux et de souvenirs sans doute parfois moins locaux. Mais on ne peut pas bouder son plaisir, surtout qu'en circulant à deux on arrive toujours par se retrouver seuls à un moment ou un autre sur les lieux choisis, et les lieux sont somptueux!

Là aussi les ocres des murs et les bleus infinis des céramiques rivalisent à chaque instant, changeant de nuance suivant l'heure mais forçant toujours l'émerveillement.

En suivant tout bêtement les pavés des rues nous nous sommes donc rendus en premier au mausolée de Ismail Samani qui passe pour le plus vieux mausolée musulman du monde (Xème siècle). En forme de cube surmonté d'une coupole il est symbole de la terre et du ciel. Sa construction en briques de terre cuite utilisées sous différents assemblages géométriques est assez extraordinaire à contempler. Il paraît qu'elles ont été cimentées avec du jaune d'oeuf et du lait de chamelle (pauvres bêtes!)...

Nous sommes revenus ensuite vers l'Ark, l'ancienne citadelle de l'émir, entourée de remparts gigantesques. Nous n'avons pas été éblouis, d'autant que tous les endroits libres sont occupés par les marchands de souvenirs.

Dans la plupart des pièces importantes ont été créés des musées mais visiblement depuis le départ des soviétiques plus personne n'est chargé de les entretenir.

L'entrée  de la citadelle

La suite fort heureusement allait nous réserver des moments de grâce et d'émerveillement.

En premier c'est l'extraordinaire ensemble de "Poy Kalon" dans lequel nous avons eu la chance d'être absolument seuls. Une merveille architecturale aux décorations là encore saisissantes et que nous avons pu appréciée dans le silence le plus complet d'abord en parcourant la vaste cour puis en profitant de l'ombre et de la fraîcheur de ses colonnes.

En face se dresse, tout aussi sublime, la madrasa Mir i Arab et le mausolée Kalon d'où les condamnés à mort étaient précipités au sol et qui servait de "phare " aux vaisseaux du désert (la nuit brûlait à son sommet une énorme bassine d'huile).

Près de ce splendide ensemble se font face deux mosquées "jumelles" mais surtout une toute petite madrasa désaffectée dans laquelle nous avons été invités à entrer afin de monter sur son toit. De là nous avions vu sur l'ensemble des monuments, c'était magique!

 

Nos pas nous ont guidés ensuite vers la grande place de Boukhara "Liab i Khaouz", centre de la vie et du tourisme, bordée de trois medrasas superbes elles aussi. 

De coupoles en minarets, de boutiques en caravansérails recyclés nous nous sommes retrouvés devant un petit monument visiblement à l'écart du grand public (à moins que nous ayons réussi à passer entre les groupes) : le Tchor Minor, ravissante petite mosquée devant laquelle nous nous sommes posés pour prendre un thé.

Nous sommes retournés sur nos pas dans la nuit qui tombait avec juste un petit regret, celui d'avoir vu des choses magnifiques mais dont on avait tué l'âme.

Il nous restait le lendemain à partir dans les ruelles de la vieille ville pour essayer de la retrouver...

 

 



21/10/2011
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