Ici et ailleurs

Dimanche 10 octobre

De drôles de cathédrales…

Changement de plan au réveil : nous décidons de faire route le plus rapidement possible vers Kyoto afin de profiter une journée de plus de la ville. Nous avons le sentiment d’être passés à côtés de beaucoup de lieux et le lundi qui nous reste ensuite ne nous permettra pas de tout voir. Autant profiter de la voiture que nous devons rendre dans la soirée pour aller visiter les deux temples qui sont un peu excentrés : le Fushimi inari, célèbre pour ses « torii » et le Tenryu-ji connu pour sa superbe bambouseraie.

Nous prenons l’autoroute qui nous permettra en 3h de parcourir les 200km qui nous séparent de Kyoto. Autoroute toujours hors de prix (50€ pour cette distance) mais qui est le seul moyen d’avancer un peu vite, même si la vitesse est, théoriquement, limitée à 80k/h...que personne ne respecte.

Le processus de paiement au péage que nous rencontrons à chaque fois est assez drôle : pas de guichet automatique mais comme au bon vieux temps du personnel derrière un guichet, sans vitre de protection, et qui commence par vous tendre un petit plateau pour y poser le ticket. Ensuite comme nous payons par carte de crédit (pas facile au Japon en dehors de Tokyo, prévoir beaucoup de « cash ») nous plaçons la carte sur le plateau qu’il nous tend à nouveau. Là il disparaît avec la carte pendant une minute et revient avec carte et preuve de paiement, le tout tendu toujours sur le plateau. Une inclinaison du buste pour dire au-revoir et c’est parti. Nous avons extrapoler et essayer d’imaginer le système à Saint Arnoud un 31 juillet…

Nous entrons par la partie moderne de Kyoto, surchargée d’échangeurs, avec le monorail qui passe au-dessus des têtes. Il faut dire que depuis Osaka c’est une continuité de bâtiments. Les deux villes en réalité n’en font qu’une.

Avec la plus grande prudence nous atteignons le Tenryu-ji.

Le temple en lui-même est semblable à tous les autres mais ce qui est remarquable c’est l’immense bambouseraie dans laquelle on s’enfonce après avoir parcouru un jardin une fois de plus extraordinaire. Les bambous s’élèvent à plus de 20m formant des voûtes magiques où la lumière se diffuse tandis que leurs feuilles bruissent au vent. L’endroit est féerique, c’est une cathédrale de verdure que nous parcourons pris par l’enchantement.

La suite de l’aventure nous amène au Fushimi inari, autre temple, grouillant de monde, et célèbre donc pour ses torii. Le torii est le portique qui normalement indique l’entrée d’un temple shintoïste mais ici il prend la forme d’une offrande dont de nombreux hommes ont voulu marquer l’endroit et c’est une allée de plus de 5km de torii de bois, allant de 2 à 4m de hauteur,tous peints en rouge et à touche touche. Lorsque l’on est à l’intérieur de l’allée qui escalade la montagne l’ensemble procure une sensation presque hypnotique qui nous fascine.

La montée est ponctuée de petits sanctuaires dont l’entrée est gardée par « Inri », bête moitié renard-moitié lion, protectrice des récoltes de riz et tient dans sa gueule la clé des greniers à riz.

Bien sûr nous sommes loin d’être seuls et nous en profitons pour prendre « sur le vif » quelques japonais de passage, qui tous sont souriants…

Il nous fallait remettre la voiture dans la soirée, c’est ce que nous avons fait, pas mécontents de l’avoir rendue sans problème…

Pour revenir à notre ryokan il nous a fallu traverser à nouveau la gare de Kyoto. Un orchestre symphonique s’était installé en son cœur. L’effet était grandiose.

Nous sommes montés tout en haut de la station pour voir Kyoto s’allumer dans la pénombre grandissante à nos pieds...encore un moment magique que nous emporterons avec nous.