Monument Valley, le rêve éveillé

Lundi 23 mai

Monument Valley, le rêve éveillé

Nous l'attendions et nous savions que c'était Le Jour !

Pourtant nous avons pris le temps sur la route de visiter une reconstitution d'un village de la grande époque de la ruée vers l'Ouest. C'était un village créé par les Mormons et il était assez émouvant de regarder tous ces objets de la vie commune légués par les descendants et donc totalement authentiques et cela ne pouvait laisser indifférent. Chaque petite maison présentait également des photos d'origine de la famille concernait. Nous avions une bonne idée de la vie courante à cette époque.

Pour en voir davantage :

Promenade dans un village reconstitué

Déjà tout au long de notre parcours nous nous avions souvent été admiratifs en imaginant le cheminement des convois des premiers colons à travers les vastes étendues que nous avions traversées. Quel courage ! Combien sont arrivés au bout ?

Mais revenons à Monument Valley...

Plaines désertiques à perte de vue et buttes rocheuses effilées aux formes reconnaissables qui sculptent l’horizon, c’est Monument Valley. Ce paysage rendu célèbre par les westerns et les pubs Marlboro, on le connaît tous, a façonné la légende du Far West et continue à faire vivre le mythe.

À l’évocation de Monument Valley, s’étirent devant nos yeux de vastes terres désertiques et poussiéreuses d’où surgissent des colosses de pierre. Nous sommes au cœur de la légende du Grand Ouest. Ces rocs prodigieux soulèvent l’imaginaire, réveillent en nous le fantasme d’un Far West hostile sans foi ni loi, peuplé d’indiens et de cowboys qui se livrent une lutte sans merci.

À mesure que nous approchons de notre destination, nous voyons quelques cailloux caractéristiques s’élever de temps à autre au milieu de nulle part.

L'approche se caractérise par une longue route droite qui se dirige vers une colline, au sommet de laquelle se trouve le profil majestueux de Monument Valley. L’émotion est au rendez-vous, nos cœurs battent la chamade. Attachez vos ceintures, nous entrons en terres Navajos, et ça décoiffe. Nous vivons pleinement notre rêve américain.

Mais au final, on ne peut jamais se préparer aux surprises et à la démesure du Grand Ouest. Tout est spectaculaire, les échelles ne sont plus les mêmes, chaque découverte est grandiose et démesurément belle. Nous sommes dans la matrice des westerns. On imagine des cowboys sur leurs montures dévaler à l’assaut des routes de poussière au milieu de gros rochers aux formes étranges. On imagine des duels, on peux même entendre des coups de feu résonner au milieu du désert. La musique d’Ennio Morricone flotte au dessus de nous .Mais à ce moment précis, elle a pris une nouvelle dimension. Ces paysages ne deviendront jamais familiers pour nous, ils relèvent du sensationnel et de l’exceptionnel.

Monument Valley (nommée « Tsé Bii’ Ndzisgaii » – « la vallée des rocs » par les navajos) est située au cœur du territoire indien des Navajos. Cette vallée est restée méconnue et paisible pendant de nombreuses décennies. Mais un tel site ne pouvait probablement pas rester secret bien longtemps. Ainsi, durant les années 1940, Monument Valley est devenu un véritable emblème du Grand Ouest, grâce (ou à cause diront certains) de Hollywood et de John Ford. Aujourd’hui, c’est sans nul doute le parc qui caractérise le mieux l’Ouest américain et l’idée que l’on s’en fait. Qui n’a pas déjà admiré dans un western ce panorama et ces célèbres buttes de grès rouge plantées au milieu du désert ? Qui n’a pas rêvé de chevaucher au crépuscule au milieu de ce paysage mythique ?

La prisonnière du désert

A défaut de chevauchées nous avions plus prosaïquement réservé un tour en 4x4 avec un guide indien. Il devait durer une heure et demi, finalement nous ne sommes revenus que trois heures plus tard les yeux, l'âme et le cœur éblouis.

Notre moyen de transport

Tout commence par le grand point de vue du Lockout avec les 3 gigantesques buttes : Merrick Butte, East Mitten Butte et west Mitten Butte. Le sommet des buttes culmine à plus 300 mètres.

La couleur rouge orangé domine sur l'ensemble du paysage.

Viendront ensuite au rythme chaotique du véhicule sur parfois d'improbables chemins de sable :

Elephant butte qui doit son nom à sa forme qui, sous le bon angle, fait penser à un éléphant.

Camel Butte dans laquelle certains voient, comme son nom l'indique un chameau

Three Sisters, trois pitons rocheux dressés vers le ciel

Totem Pole et Yei Bi Chei

Totem Pole est un pilier, ou une flèche rocheuse. C'est un vestige fortement érodé d'une butte. Totem Pole s'élève à côté d'un rassemblement de flèches plus épaisses que les Navajos appellent Yei Bi Chei.

John Ford Point

Ce lieu est nommé en référence au réalisateur John Ford qui a utilisé Monument Valley comme décor pour plusieurs de ses films.Après lui, Monument Valley est resté un décor emblématique pour les films de western, à commencer par le premier western spaghetti tourné en Amérique de Sergio Leone (Il était une fois l'Ouest, 1968) .

il était une fois dans l'Ouest

D'autres films suivront parmi lesquels :

2001 l'Odyssée de l'espace

ou encore

Retour vers le futur 3

C'est là que se retrouvent un peu tous les clients des tours operators pour admirer bien sûr les vues grandioses qui s'étalent tout autour mais aussi pour acheter les souvenirs « made in Monument Valley » fabriqués par les Navajos.

Ensuite lorsqu'on a choisi un tour un peu particulier on s'enfonce dans Monument Valley. Notre guide avait problème : il parlait très bien américain et nous a donné de nombreuses explications. Malheureusement je crois que notre niveau dans cette langue ne nous a pas permis de tout comprendre...Qu'importe la vue était plus importante que l'ouïe pour la suite de l'aventure.

Chemins de sable...

De nombreux Navajos vivent dans Monument Valley, parfois dans des maisons rondes de terre, appelées Hogan ou dans des maisons sommairement construites au pied d'une falaise.

Le big Hogan, immense arche creusée au flanc d'une falaise au sommet de laquelle un rond presque parfait laisse entrer le bleu du ciel et les rayons du soleil fut un endroit privilégié ; notre guide y interpréta un chant indien sous l'oeil de l'aigle que dessinaient les combinaisons de couleurs de la voûte. !

Des pétroglyphes, témoins des peuples anciens installés sous cet abri, couvraient un petit pan de falaise.

Toujours au milieu de paysages exceptionnels et dans la lumière dorée du soleil couchant qui faisait ressortir le rouge des roches et du sable nous sommes allés jusqu'au « ears of the winds », un immense trou creusé là encore en haut d'une arche et qui envoyait la lumière du couchant en un ovale parfait sur le pan de roche qui lui faisait face. C'était féerique.

Jeu de lumière sur la falaise à Ears of the Wing

Le retour, comme à Arches Park nous permis de revoir les paysages sous un éclairage (ou plutôt une presque pénombre) et c'est avec des étoiles dans les yeux que nous avons retrouvé notre chambre.