Ici et ailleurs

Lundi 3 octobre

En route pour Kyoto

L’expérience Shinkansen

Lever aux aurores, ou presque, car nous avons quelques appréhensions : il paraît que la gare est immense et nous espérons arriver à nous repérer suffisamment à l’avance pour ne pas rater notre Shinkansen (lequel est à 9h).

Changement radical dans le métro : c’est une armée de chemises blanches et pantalons noirs ou à la limite bleu marine qui l’envahit. Tout le monde part au travail et manifestement la fantaisie n’est pas de mise.

Après avoir un peu tâtonner dans la gare nous nous retrouvons sur le quai de notre train, avec une petite demi-heure d’avance, ce qui nous laisse le temps d’observer les lieux.

Il faut dire que le "nez" d'un Shinkansen qui arrive, ça a de l'allure!

Tous les Shinkansen circulent dans la gare à l’intérieur d’un couloir dont les portes, automatiques ne s’ouvrent qu’au bon moment (heureusement!). A côté figure un tableau de bord actionné par un chef de quai, sans doute, et nous admirons l’exécution parfaite d’un protocole que nous devinons rigoureux : salut à droite, à gauche, gestes de la main dont nous ne comprenons pas le sens mais qui se répètent à chaque arrivée et départ. Il y a un train toutes les dix minutes pour Kyoto-Osaka.

Une première constatation : pas une seconde de retard pour chacun. Le train qui arrive, dès que les passagers sont descendus, est envahis par une armée de nettoyeurs qui en moins de 10 minutes retournent les sièges (le train repart dans l’autre sens), change tous les appuis-têtes, nettoie les sièges, le sol, les toilettes.

Sur le quai des lignes grises indiquent l’emplacement où chacun doit attendre sa voiture : tout le monde s’y range sagement.

A l’intérieur tout semble neuf. Les jambes disposent d’une place à laquelle nous ne sommes pas habitués !

Départ en douceur, petit passage de « l’ouvreuse » de service qui distribue café, thé et autres gourmandises, petite visite aux toilettes qui tiennent presque de la salle de bal.

Détail amusant : tout le personnel du train (et il y en a!!!) qui travers un wagon se retourne avant de sortir et salut les gens d’une inclinaison de la tête.

Malheureusement nous ne profitons que peu du paysage car la pluie s’est mise à tomber à verse et ne nous quittera malheureusement pas de la journée. Heureusement la température reste chaude (25-27) et c’est dans une atmosphère un peu tropicale que nous atteignons après 2H17 de voyage le ryokan (maison d’hôte typiquement japonaise) dans lequel nous allons séjourner.

Ambiance feutrée, cloison coulissantes, tatamis de paille sur le sol, petit jardin intérieur avec fontaine, stores en bambou aux fenêtres, tout y est, même les escaliers, raides et étroits.

Nous retrouvons la table basse et les futons, rangés dans le placard de la chambre, et qu’il nous faudra sortir le soir. Bien sûr nous avons laissé nos chaussures à l’entrée .

Comme d’habitude, sitôt les bagages posés, une petite douche, un thé et nous partons, sous la pluie, à l’assaut de Kyoto.

Une première chose nous étonne : le nombre de personnes en kimono. Les tissus sont tous plus chatoyants les uns que les autres et tout de suite le vêtement donne une certaine allure à celle qui le porte. Les nœuds du « obi » sont parfois somptueux et les cheveux s’ornent de fleurs. Nous avons même la chance de croiser une geisha en route vers le travail. Visage blanc, chignon, kimono, chaussettes à un doigt, hautes socques en bois, tout y est.

Les hommes ne sont pas en reste même si la tenue est plus sobre.

Nous parcourons sous la pluie le quartier de Gion qui donne une idée de ce que pouvaient être les rues de Kyoto autrefois, avec ses maisons en bois et ses lampions .

Nos pas nous mènent vers le temple de Sanjusangendo dans un premier temps puis vers celui de Kennen-ji

Envolées de toit, hauts piliers de bois, portes de bois monumentales et arbres tordus par les hommes et les éléments, notre première approche de l’architecture nippone nous impressionne et nous laisse à penser que le lendemain sera chargé !