De Gyumri à Dilijan

Mardi 5 juin

Après une nuit un peu dure (lever du jour à 4h, sans rideau c'est dur, literie un peu rincée et couette de 3 tonnes) c'est au marché de Gyumri que nous décidons d'aller.

Notre hôte, fort obligeant, nous y conduit.

D'après ce que nous avons compris il travaillait jusqu'en 1988 dans une grande usine textile à Gyumri, laquelle a disparu dans le tremblement de terre et son travail avec. Qu'a-t-il fait ensuite, nous n'avons pas compris mais il semble avoir développé une certaine rancoeur contre les russes...

Comme pour beaucoup d'arméniens des membres de sa famille sont partis en France : ses 4 frères et sa fille sont à Lyon. Peut-être cela explique-t-il que malgré un revenu difficilement croyable (à eux deux 100€ par mois) ils semblent avoir un niveau de vie correcte.

Toujours est-il que nous voilà marchant sur le chemin du marché...

Ce dernier occupe tous les trottoirs d'un quartier autour d'un immense espace vide : c'est l'emplacement de l'ancien marché qui a disparu également en 1988.

Rappel : 1€ = 560 dram

Ne cherchons pas le respect des normes européennes mais tous les produits sont d'une fraîcheur remarquable et les prix feraient rêver toutes les ménagères de France, de Navarre et d'ailleurs. (en gros 1€ à 2€ le kilo de fruits ou légumes, 4€ le kilo de café frais moulu sur place, etc.)

Je n'ai pas parlé du prix de l'essence (qui n'a rien à voir avec le le marché mais bon...) : 0,80€ le litre de "premium". A nous les kilomètres!

Pour vous en exclusivité une petite balade dans le marché de Gyumri :

Dans le marché de Gyumri

Notre "road book" nous recommandait deux choses : aller voir l'ancien complexe religieux de Marmashen puis revenir à Gyumri déguster de l'esturgeon.

Pourquoi désobéir?

Direction Marmashen, la route ne nous réserve plus de surprises puisqu'elle reste fidèle à elle-même : très mauvaise la plupart du temps.

Le complexe de Marmashen apparaît, isolé au fond d'un vallon, baigné de verdure, près d'une rivière.

La plus grande église se détache nettement sur le ciel. L'ensemble a été construit entre le 7ème et 12ème siècle avant d'être démoli, reconstruit, redémoli, reconstruit plusieurs fois à travers les siècles.

Le complexe religieux de Marmashen

L'ambiance pourrait être au calme et à la douceur si 3 arméniens, dont l'un avoue sans complexe ses 91 ans, n'avaient décidé de vider plusieurs bouteilles de vodka au son de la musique sous les arbres près de l'église principale!

Restait à remplir la deuxième partie du contrat : manger de l'esturgeon à Gyumri.

Nous avons trouvé le restaurant au pieds de la "forteresse" russe (un camp retranché avec barbelés, miradors etc) et des anciens remparts.

Un lieu un peu idyllique avec ses jets d'eau, ses bassins pleins de poissons et ses tables disséminées tout autour sous des abris de bois...et nous avons donc manger de l'esturgeon sorti directement de son bassin. Nous ne l'avons pas regretté pour notre part...

Manger de l’esturgeon...

La route jusqu'à Dilijan promettait d'être...mouillée puisque la pluie s'était invitée au voyage. Pourtant la paysage restait toujours aussi beau et ce sont des champs entiers de marguerites que nous avons parfois longés. De chaque côté les montagnes s'élèvent à 3000m, les villages s'étagent sur leurs flancs, rien à dire on en prend "plein les yeux".

"on en prend plein les yeux"

Les interrogations reviennent lorsque nous traversons la ville de Varnadzor : pourquoi de nouveau ces champs de ruines, ces bâtiments délabrés? Demain soir nous serons hébergés dans une famille francophone, nous espérons avoir quelques réponses.

La ville de Varnadzor

En attendant c'est une "guest house" fort accueillante que nous trouvons à notre arrivée...en espérant repartir demain car la voiture faisant un bruit de roulement épouvantable depuis une vingtaine de kilomètres nous avons contacté le responsable de la location pour qu'il règle le problème. La voiture vient donc de partir au garage du coin...attendons!